Le piège du “foutu pour foutu” : quand le cadre alimentaire devient une prison invisible

Imagine un barrage immense, construit pour contenir un fleuve puissant. Jour après jour, on accumule la pression derrière ses parois : on interdit le sucre, on bannit les féculents, on supprime les plaisirs “non autorisés”.
Et puis un jour, une goutte passe. Une bouchée de chocolat. Un dîner imprévu. Et le barrage cède.
C’est ça, le foutu pour foutu. Pas un manque de volonté, mais la conséquence naturelle d’une pression trop forte, trop longtemps contenue.

Un cadre trop rigide

Pour se “reprendre en main”, on construit un système de règles strictes :

  • Pas d’aliments “interdits”.
  • Horaires fixes, quantités contrôlées.
  • Rien ne doit dévier du plan.

Mais plus ce cadre est rigide, plus il devient vulnérable à la moindre secousse de la vie réelle.

 Face à l’aliment excitant : la panique

Plus on se prive d’un aliment, plus il devient chargé émotionnellement.
Un carré de chocolat ne reste plus un simple carré de chocolat : il devient un symbole d’échec potentiel, un danger, une “tentation interdite”.
👉 Résultat : on panique face à lui. On essaie de résister… puis on craque… et le barrage cède à nouveau. En force.
Et après l’orage, on retombe dans cette boucle :
« J’ai tout gâché. Je repars de zéro. »

 Isolement et rigidité sociale

Ce mode de fonctionnement ne laisse aucune place à l’humain :

  • Pas de place pour une invitation.
  • Pas de spontanéité.
  • On décline les apéros, on craint les restos, on s’enferme.

Et on s’épuise. Car ce cadre, au lieu de nous protéger, nous éloigne du monde et de nous-mêmes.

Une voie plus douce est possible

Imagine plutôt une rivière… libre, souple, capable d’épouser les reliefs, de contourner les rochers. Elle s’adapte. Elle avance.
La liberté alimentaire, c’est un peu ça :

  • Laisser de la place à l’imprévu sans culpabilité.
  • Retrouver un rapport plus neutre aux aliments.
  • Apprendre que la perfection n’existe pas, et ce n’est pas grave.

C’est ce que j’accompagne chaque jour dans mes consultations : apaiser le rapport au cadre, et retrouver une relation plus libre, plus fluide avec la nourriture… et avec soi-même.