Comment arrêter les crises ?
Vous voulez arrêter les crises. Retrouver une relation plus sereine à la nourriture, à votre corps, à vous-même.
Et peut-être qu’au fond, vous espérez encore qu’il existe une méthode magique, un déclic radical. Mais la réalité, c’est qu’arrêter les crises n’est pas une question de volonté. C’est un chemin. Un chemin fait de compréhension, de douceur et de petits pas concrets. Et ce chemin peut réellement vous transformer.
1. Sortir des signaux externes, se reconnecter à soi
Lorsque les crises s’installent, c’est souvent parce que vous ne savez plus à quoi vous fier pour manger. Alors vous vous référez à des repères extérieurs :
- le chiffre sur la balance,
- les calories affichées par une application,
- les portions minutieusement pesées.
Ces indicateurs donnent l’illusion du contrôle, mais vous éloignent de vos véritables repères internes.
Votre meilleur guide, ce n’est pas un algorithme. C’est votre corps.
Apprendre à reconnaître :
- la faim physique, différente de l’ennui ou du stress,
- la satiété, parfois subtile mais bien présente,
- le plaisir sensoriel, qui nourrit autant que les nutriments…
…c’est rétablir une connexion paisible et intuitive à votre alimentation.
2. Apprivoiser vos émotions sans passer par la nourriture
La nourriture devient souvent un refuge émotionnel. Elle apaise, elle distrait, elle comble des vides.
Mais les émotions ne sont pas des problèmes à supprimer : elles méritent d’être entendues. Vous pouvez apprendre à les traverser autrement :
- par la respiration,
- par l’écriture,
- en partageant avec une personne de confiance,
- ou simplement en vous accordant le droit de ressentir.
- En apprenant de nouveaux outils pour accueillir ce qu'il se passe à l'intérieur
Ce n’est pas en luttant contre une émotion qu’on en guérit, mais en lui ouvrant un espace d’accueil sans jugement.
3. Cesser la restriction
Ce n’est pas vous qui manquez de volonté. C’est votre corps qui réagit à la privation. À chaque restriction, votre cerveau déclenche un état d’urgence pour vous protéger… ce qui amplifie les compulsions.
Plus vous bannissez certains aliments, plus ils deviennent obsédants. Sortir du cycle, c’est apprendre à faire la paix avec ce que vous vous interdisez. Progressivement.
4. Vous exposer progressivement aux aliments qui font peur
Certains aliments deviennent de véritables déclencheurs de panique. Mais les éviter ne fait que renforcer leur pouvoir.
L’exposition progressive consiste à :
- les réintroduire en petite quantité,
- les manger sans rituel de compensation,
- observer les pensées, sensations et émotions associées.
C’est comme réapprivoiser un espace abandonné. À chaque passage, il devient un peu plus sûr, un peu plus habité.
5. Accepter d’avancer pas à pas
Arrêter les crises n’est pas un parcours linéaire. Il y aura des avancées, des doutes, parfois des rechutes. Mais chaque détour contient une leçon.
Ce n’est pas la perfection qui vous guérit. Ce sont les gestes répétés, imparfaits, mais faits avec douceur.
6. Identifier les facteurs d’entretien invisibles
Même avec les bonnes intentions, les crises peuvent persister si votre environnement vous bouscule constamment :
- un stress chronique,
- des relations toxiques,
- une faible estime de vous-même.
Guérir, c’est aussi mettre en lumière ce qui entretient la douleur, pour oser construire un quotidien plus soutenant.
Votre relation à la nourriture est souvent le miroir de votre relation au monde.
7. Apprendre à connaître et respecter vos besoins
Il ne suffit pas de manger à votre faim. Il s’agit aussi de vous écouter dans votre globalité :
- Ai-je besoin de repos ?
- Ai-je besoin de réconfort ?
- Ai-je dépassé mes limites émotionnelles ?
Ne pas respecter vos besoins, c’est comme ignorer les clignotants d’alerte. Et les crises deviennent alors le dernier recours de votre corps pour vous alerter.
8. Cesser de tout miser sur le poids
Vous méritez mieux qu’un chiffre sur une balance pour évaluer votre bien-être. Posez-vous plutôt ces questions :
- Est-ce que je dors mieux ?
- Est-ce que j’ai plus d’énergie ?
- Est-ce que je retrouve de la joie ?
- Est-ce que mes cycles deviennent plus réguliers ?
- Est ce que je me sens sereine ?
- Est ce que je vis des expériences corporelles agréables ?
Votre corps n’est pas un ennemi. Il est votre allié. Et votre santé ne se résume pas à votre silhouette.
9. Déconstruire les représentations sociales et familiales
“Un bon aliment” / “un mauvais aliment”. “Il faut finir son assiette.” “Seules les personnes minces sont en bonne santé.”
Ces idées, vous les avez souvent intégrées très jeune. Mais il est temps de les interroger. De décider : est-ce encore juste pour moi ? Est-ce que cela me nourrit, ou me contraint ?
Guérir, c’est parfois désapprendre avant de réapprendre.
Conclusion
Arrêter les crises n’est pas une affaire de force mentale. C’est un processus de reconnexion à soi, de réconciliation avec son corps, de déconstruction et de reconstruction.
Et surtout : vous n’avez pas à le faire seule. Le soutien thérapeutique existe. Et il peut faire toute la différence.